Musique

« Depuis l’enfance, j’ai été fasciné par la musique traditionnelle en l’entendant à la radio. Les premiers cornemuseux que j’ai entendus, c’était des Écossais. Puis, j’ai appris qu’il y avait des cornemuses un peu partout, notamment en France. J’ai découvert la cabrette d’Auvergne (France) (jouée en compagnie d’une vielle à roue), ébahi à la fois par le répertoire et par le style de jeu plein de nuances. Cela reste mon style de musique préféré, avec aussi le répertoire flamand. »
« Ma cornemuse a été fabriquée, et offerte, par Jacques Laudy, l’un des fondateurs du Journal « Tintin » en 1946. J’ai commencé à jouer dans le groupe de danses « Tos è rond »; groupe de Verviers (Belgique), spécialisé en danses wallonnes et yougoslaves, dans ce dernier cas, je jouais des flûtes. »
« Puis, en 1972, j’ai créé le groupe « les Pêleteux ». « Les Pêleteux » est un nom wallon qui signifie les chahuteurs; des meneurs anonymes de charivari allaient donner une « sérénade » nocturne aux « jeunes » époux (deux veufs) lors des remariages, se servant d’ustensiles divers (vieilles casseroles, trompes…) pourvu qu’ils soient sonores. Ce tintamarre de casseroles et de poêles frappées de tout cœur cessait lorsque les « victimes » offraient à tous le genièvre local! Mais nous faisions quand même moins de bruit qu’eux! »
« À notre répertoire, on trouvait de la musique de danse, des airs populaires connus, des crâmignons ainsi que des airs de circonstances; anciens Noëls du terroir wallon, Épiphanies, mois de mai… André Fonsny jouait de la guitare, de la mandoline et de l’épinette, Raymond Honnay, 17 ans seulement et déjà formidable violoneux, (le violon est l’instrument roi des ménétriers en Ardenne et au Pays de Herve) et Christiane au chant, aux cuillères et au rommelpot*. »

*Le rommelpot: vieux pot à beurre dont l’embouchure recouverte d’une vessie de taureau ou de porc tendue, emmanché d’une baguette de sureau qui sert de basse et marque le temps. Cet instrument était surtout employé en Flandre. En Espagne, il fut interdit car il évoquait un symbole de fertilité. En Wallonie, on utilisait plus fréquemment les crécelles que le rommelpot.

« De 1977 à 2004, j’ai beaucoup joué avec Raymond en duo dans les fêtes de village et des bals. Mon fidèle ami Roger Caro, (expert en musique ancienne et joueur de viole de gambe), nous a rejoint avec sa vielle et le groupe s’est appelé « les Baligands », ce qui veut dire « les vagabonds » en wallon. »