« Je ne sais pas très bien comment établir les frontières entre peintre, illustrateur ou dessinateur. Lorsqu’on pense « illustration », jusqu’à une époque relativement récente, les peintres ne faisaient rien d’autre que de l’illustration forcément. Après, des mouvements artistiques sont intervenus qui ont permis à la peinture de vivre sa propre vie. Sinon, quelle était la différence entre Le Caravage, qui représente « Marcus », ou Rembrandt avec « la Ronde de nuit », et une illustration d’un fait soit historique, soit mythologique… Je ne vois pas très bien où se situe la frontière, je l’avoue. Alors, en ce qui me concerne, je sais bien que je ne suis pas vraiment un dessinateur de bandes dessinées; je serais plutôt illustrateur, et peut-être un peintre refoulé. »
« Je suis hermétique à l’art contemporain. En revanche, j’aime bien les petits maîtres du siècle passé, qui sont un peu méprisés aujourd’hui. Il y avait parmi les Flamands et Hollandais de merveilleux paysagistes. Ils montraient, avec une lumière de « marine », des prés où les vaches se prélassent ou broutent. On sentait l’ambiance de la mer toute proche. On sentait tout ce côté gras des pâturages, la matière des bêtes, l’architecture des animaux… Tout ça m’intéresse énormément. Ils nous rappellent des émotions fugaces que nous avons vécues nous-mêmes lors de nos promenades. »
« Moi, je ne jongle pas avec des lignes et des couleurs, je fais des trucs anecdotiques, ce qui me vaut d’ailleurs, le plus grand mépris des puristes de la peinture. Mais j’aime bien ça moi, l’anecdote! »